La gestion locative implique un cadre réglementaire strict et des pratiques bien établies pour garantir une relation locataire-bailleur saine et conforme aux lois en vigueur. Le professionnel de l’immobilier est soumis à plusieurs impératifs vis-à-vis du propriétaire et du locataire :

  • → Devoir de conseil et d’information : garantir que les parties disposent des éléments nécessaires pour prendre une décision éclairée.
  • → Vérifications documentaires approfondies, telles que l’analyse des justificatifs de revenus ou la cohérence des informations fournies par le locataire, ainsi que la gestion des documents obligatoires comme les diagnostics.
  • → Non-discrimination, avec des sanctions sévères en cas de non-respect des règles d’égalité d’accès au logement.

Voici les principaux éléments à retenir, notamment sur les aspects administratifs et juridiques.

Devoir de conseil et d’information du propriétaire

Le “permis de louer”, instauré par la loi ALUR, impose des démarches spécifiques selon les zones définies localement. Il est important que le gestionnaire, en tant que conseiller, informe le propriétaire de ses obligations légales afin que celui-ci puisse effectuer les démarches nécessaires à la mise en location de son bien.

Des obligations, telles que la régulation des loyers en zones tendues ou les restrictions de location pour les logements énergivores, doivent être rappelées au propriétaire avant toute mise en location. Le rôle du gestionnaire est également de s’assurer que le logement proposé par le propriétaire bailleur est salubre, afin de garantir des conditions de vie décentes pour le futur locataire.

Choix du locataire : pièces justificatives et vérification d’usage

Dans le cadre de la sélection d’un locataire, il est essentiel de respecter les obligations légales et de procéder à une vérification rigoureuse des informations fournies.

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Pièces Justificatives Autorisées et documents Interdits

La loi encadre strictement les documents que le bailleur ou son mandataire peut demander. Parmi les documents autorisés figurent :

  • → une pièce d’identité (carte nationale d’identité, passeport ou titre de séjour valide) ;
  • → un justificatif de domicile (facture récente, quittance de loyer ou attestation d’hébergement) ;
  • → des justificatifs d’activité professionnelle (contrat de travail, attestation de l’employeur ou extrait Kbis) ;
  • → des justificatifs de ressources (trois derniers bulletins de salaire, avis d’imposition, justificatifs de pensions ou prestations sociales).

Certains documents sont interdits, tels que les chèques de réservation ou les documents relatifs à la vie privée non essentiels (relevés bancaires, copie de livret de famille, etc.).

Vérifications d’usage des documents fournis

Avant toute validation, il est important de procéder à des vérifications minutieuses pour garantir la fiabilité des informations fournies. Les bulletins de salaire doivent être contrôlés pour vérifier leur cohérence (dates, montant du net imposable, concordance avec le contrat de travail). Des outils comme VerifAvis sont recommandés pour valider l’authenticité des avis d’imposition.

Concernant la solvabilité, il est impératif de s’assurer que le revenu net mensuel du candidat représente au moins trois fois le montant du loyer demandé. Il convient également de prendre en compte des éléments tels que d’éventuelles saisies sur salaires ou oppositions bancaires. La vérification des références, comme le contact avec l’ancien bailleur et l’employeur, est également essentielle.

Garanties des loyers et cautionnement

Les dispositifs de garantie locative pour le propriétaire doivent être adaptés et transparents.

Cautionnement :

Le cautionnement est un acte par lequel une personne s’engage à payer les dettes locatives du locataire en cas de défaut de paiement. Il peut être simple, où la caution n’est sollicitée qu’après échec des démarches auprès du locataire, ou solidaire, permettant au bailleur de solliciter directement la caution. L’engagement de la caution doit être clair et limité à la durée précisée dans l’acte.

Assurance Loyers Impayés (GLI) :

L’assurance loyers impayés protège le bailleur contre les impayés, les dégradations immobilières et les frais juridiques. Ce contrat coûte généralement entre 2 % et 4 % du loyer et est déductible des revenus fonciers. Le cumul d’une GLI avec une caution est interdit, sauf exceptions (étudiants, apprentis).

Non-discrimination

Toutes les étapes de la gestion locative doivent respecter les principes de non-discrimination. Une communication claire et transparente avec les candidats est indispensable pour éviter tout litige, tout en garantissant une sélection légale et sécurisée.

Signature du bail d’habitation

Le bail d’habitation doit être conclu par écrit et respecter un formalisme précis, défini par le décret du 29 mai 2015. Ce contrat encadre la relation entre le bailleur et le locataire et doit inclure des informations essentielles telles que l’identité des parties, la description du logement, la durée du bail, les conditions financières (loyer, charges) et les éventuelles garanties.

Il existe plusieurs types de baux :

  • → Logement vide : durée minimum de 3 ans (6 ans pour les personnes morales).
  • → Logement meublé : durée minimum de 1 an (9 mois pour les étudiants).
  • → Bail mobilité : entre 1 et 10 mois, non renouvelable, pour des situations temporaires.

Certaines clauses abusives sont réputées non écrites, notamment celles qui imposeraient des obligations déraisonnables au locataire ou exonéreraient le bailleur de ses responsabilités. Des annexes obligatoires (diagnostics, état des lieux, notice d’information) doivent accompagner le contrat. Ces règles assurent un cadre clair et équitable pour les deux parties.

Entrée dans les lieux : Formalisme et état des lieux

L’état des lieux est un moment crucial dans le processus locatif. Il doit être :

  • → Réalisé avec précision, en suivant une méthodologie rigoureuse.
  • → Documenté avec des photos horodatées et associées à des descriptions détaillées.
  • → Signé par les deux parties, avec des exemplaires remis à chacune.

Les avis et quittances : une transmission encadrée

Par défaut, les avis d’échéance et quittances de loyer doivent être transmis par voie postale. Cela reste la règle sauf si le locataire donne explicitement son accord écrit pour une communication dématérialisée. Cette contrainte, bien que surprenante à l’ère numérique, assure une traçabilité certaine et s’inscrit dans le respect des obligations légales.

 

La gestion locative implique une maîtrise fine des obligations légales et des pratiques administratives. Ces exigences visent à équilibrer les relations entre locataires et bailleurs tout en garantissant un cadre de vie décent. Dans un environnement réglementaire en constante évolution, une mise à jour régulière des connaissances est indispensable.

Image par Tero de Pixabay